L’IA en éducation – Cadre d’usage

Publié en juin 2025, le ministère de l’Éducation nationale vient de présenter un cadre d’usage officiel de l’intelligence artificielle (IA) en milieu scolaire, fruit d’une vaste concertation nationale menée entre janvier et mai 2025. Ce texte vise à accompagner la montée en puissance des IA, tout en garantissant un usage éthique, pédagogique et légal.

Face à l’irruption des IA génératives dans les usages scolaires – de la production de devoirs à l’aide à la préparation de cours – l’Éducation nationale rappelle que l’usage de l’IA est autorisé, à condition de respecter des principes fondamentaux :

• préserver les valeurs de l’école républicaine ;
• protéger les données personnelles ;
• favoriser un usage responsable, critique et frugal de ces technologies.

L’IA peut :

• assister les enseignants dans la préparation de cours, l’évaluation ou les corrections ;
• aider les élèves à réviser ou approfondir leurs connaissances ;
• faciliter des tâches administratives (synthèses, traductions, notes…).

Mais elle ne doit jamais se substituer à l’apprentissage, à l’effort intellectuel ou à la relation humaine. Elle ne peut remplacer ni le jugement de l’enseignant ni l’expérience de l’élève.

Le cadre met en garde contre plusieurs dérives :

• atteinte à la vie privée (réutilisation non maîtrisée des données) ;
• production de contenus erronés ou biaisés ;
• risques environnementaux (forte consommation énergétique des IA génératives) ;
• contournement des règles pédagogiques (fraude aux devoirs).

Le ministère fixe plusieurs principes clés :

• ne jamais utiliser d’IA grand public pour des données personnelles ou confidentielles ;
• interdire aux élèves de créer des comptes IA sans encadrement ;
• favoriser des outils libres, transparents et sobres ;
• rendre explicite tout usage d’IA dans une prise de décision pédagogique ou administrative.

L’usage pédagogique est progressif et encadré :

• à partir de la 4e, les élèves peuvent utiliser des IA génératives en classe, encadrés par l’enseignant ;
• au lycée, un usage autonome est possible, dans un cadre défini par l’enseignant ;
• en primaire, seule une sensibilisation aux bases de l’IA est prévue, sans manipulation directe.

Toute utilisation d’IA pour produire un devoir sans autorisation explicite et sans appropriation personnelle est considérée comme une fraude.

Le texte insiste sur la nécessité de former les enseignants et les élèves :

• une formation obligatoire est prévue en 4e, 2de et CAP, via la plateforme Pix ;
• les enseignants peuvent bénéficier de formations via l’École académique de formation continue (EAFC), le réseau Canopé ou encore les Mooc AI4T.

Ce cadre d’usage marque une étape décisive : il reconnaît pleinement la place croissante de l’IA dans l’éducation tout en préservant les principes fondateurs du service public. Pour les établissements, les enseignants et les apprenants, c’est à la fois une feuille de route et une boussole éthique pour naviguer dans l’ère numérique.

Source : education.gouv.fr